Contre les violences intrafamiliales : un travail partenarial renforcé

La Ville est signataire de la convention de partenariat au réseau Grand-Rouen « Violences intrafamiliales », coordonné par le Département de Seine-Maritime.

Lors du conseil municipal du 1er mars 2019, les élus ont entériné le partenariat entre la Ville d’Elbeuf sur Seine et le réseau Grand-Rouen « Violences intrafamiliales ». Ce partenariat fait suite à la récente signature par la Ville du protocole départemental de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes 2019-2021.

Qu’apporte ce partenariat ?

Le saviez-vous ?
La Ville d’Elbeuf sur Seine est active dans la lutte contre les violences sexistes depuis longtemps. Axe prioritaire du Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance (CISPD), la lutte contre les violences sexistes et intrafamiliales est également au cœur d’une semaine d’information et de sensibilisation du plus grand nombre. La 13e édition de cette manifestation se déroulera en novembre prochain.

Le réseau Grand Rouen « Violences intrafamiliales » a plusieurs objectifs :
• Mener un travail de coordination entre les différents acteurs du territoire concernés par le sujet et organiser des rencontres régulières afin de mieux connaître les champs d’action de chacun.
• Développer les partenariats en ouvrant le réseau à l’ensemble des professionnels.
• Faciliter et améliorer le parcours des victimes par la mise en place de nouveaux projets et de moyens innovants.
• Apporter une réponse adaptée aux habitants.
• Communiquer sur le plan départemental et sensibiliser le plus grand nombre à ce sujet.

Pour la Ville d’Elbeuf, deux acteurs participent plus particulièrement aux rencontres : l’atelier Santé ville et la maison de la Justice et du Droit.

 

 

Promouvoir l’égalité hommes-femmes

Laure SoucailleRencontre avec Laure Soucaille, déléguée départementale aux Droits des femmes et à l’Égalité depuis décembre 2017 à la préfecture de Rouen.

Quelles sont vos missions ?
Rattachée à la Préfète, je décline à l’échelle du département de Seine-Maritime la politique impulsée par le secrétariat d’État à l’Égalité. Je travaille ainsi, comme mes quatre autres homologues normandes, sur deux grands domaines : la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, et la promotion de l’égalité sociale et professionnelle.

Concrètement, comment s’organise votre action ?
Depuis mon arrivée fin 2017, j’ai beaucoup travaillé sur la problématique des violences. Je coordonne le protocole départemental de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes 2019-2021 qui compte 42 signataires dont la police, la gendarmerie, l’Éducation nationale, des ordres professionnels, des hôpitaux, les tribunaux de grande instance, des villes comme Elbeuf, des associations, etc. Ce protocole doit permettre d’améliorer la prise en charge des femmes victimes de violences. Cela passe par une meilleure coordination des acteurs mais aussi par la formation des professionnels (services de police et gendarmerie, travailleurs sociaux, professionnels de la justice, de la santé…).

Une autre priorité ces derniers mois ?
Oui, nous avons installé la commission départementale de lutte contre la prostitution prévue par la Loi du 3 avril 2016. Celle-ci a pour but d’élaborer une stratégie départementale en matière de lutte contre la prostitution et d’ accompagner les personnes souhaitant en sortir. Les femmes s’engagent à ne plus se prostituer ; en contrepartie, elles bénéficient d’un parcours de sortie et d’insertion sociale et professionnelle, ouvrant droit à une aide financière.
Autre action régulière : nous intervenons lorsque nous sommes sollicités par des entreprises, syndicats, services de l’État, collectivités ou encore associations pour sensibiliser à la question du sexisme, des stéréotypes sexistes ou des violences faites aux femmes.

Qu’en est-il de l’égalité hommes – femmes ?
Il y a encore du travail. Nous nous attachons à promouvoir l’égalité et la mixité dans tous les domaines : l’emploi, l’orientation, la formation, la culture, le sport… Dans les prochaines semaines, je prévois de travailler avec l’unité départementale de la Direccte sur l’accompagnement des entreprises dans leur mise en conformité en matière d’égalité professionnelle (accords collectifs, index des salaires). Les entreprises de plus de 1000 salariés ont jusqu’à juin 2019 pour publier leur index. Il doit permettre à tous de prendre conscience de la disparité des rémunérations entre les hommes et les femmes. Et sera suivi d’une mise en conformité sous peine de sanction financière. Les entreprises plus petites ont, elles, plus de temps (jusqu’en 2021) pour s’adapter. Pour ne citer qu’un chiffre : en Normandie, les femmes gagnent 19,8% de moins que les hommes à temps de travail égal ; cela représente 5 200 euros net par an.

Outre la question des salaires, il y a aussi celle de la parité ?
Il y a eu des avancées ces dernières années grâce notamment à l’application de quotas en politique depuis 2000, puis dans les conseils d’administration ou dans la fonction publique. Malgré cela, nous sommes encore loin de la parité au niveau des postes clés ou sur le plan de l’entreprenariat par exemple. Actuellement, seuls 28 % des entrepreneurs normands sont des femmes. Nous espérons atteindre les 40 % dans les prochaines années. Pour cela, l’État a signé un Plan d’actions régional avec divers partenaires dont la Région et la Banque publique d’investissement. Parallèlement, l’Insee réalise un état des lieux chiffré pour objecter les inégalités en la matière et mettre en place des actions correctives.

Autre exemple dans lequel les disparités sont importantes, le sport. Pourriez-vous nous en dire plus ?
Grâce à un travail important de sensibilisation associé à des incitations financières et des plans de féminisation des ligues, l’offre du sport féminin s’est bien développée ces dernières années. En revanche, les femmes sont encore peu représentées dans l’encadrement et les inégalités persistent concernant la médiatisation, la gouvernance, les salaires. Il n’y a que 9,5 % de femmes parmi les présidents de ligues ou de comités régionaux, 10 % parmi les cadres d’État placés auprès des ligues, une seule femme parmi les présidents de fédérations françaises olympiques, seuls un tiers des apprentis sont des filles. L’emploi le plus féminisé dans le sport est celui de Ministre. Il a été occupé par une dizaine de femmes depuis 1981! Concernant les salaires, l’exemple du football est effarant : quand les joueuses en division 1 gagnent en moyenne 2 500 à 3000 euros par mois, les joueurs en ligue 1 gagnent 50 000 euros, hors primes.

La tâche est immense, ce n’est pas désespérant parfois ?
Il faut se rappeler que l’histoire des droits des femmes est récente. On ne peut pas bousculer en un claquement de doigts des milliers d’années de rapports sociaux fondés sur la domination masculine. Les stéréotypes sexistes sont très ancrés, chez les femmes aussi d’ailleurs. On avance, mais il faut du temps et des coups de pouce tels que les quotas, les sanctions ou incitations financières. Espérons qu’un jour il n’y aura plus besoin de ministère des Droits des femmes !

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