L’Éducation positive (ou bienveillante) à votre portée

Education positive

Gilles Valet

Le pédopsychiatre Gilles-Marie Valet*, invité fréquent d’émissions comme Les Maternelles ou Ça commence aujourd’hui, sera à la médiathèque La Navette vendredi 6 avril à 18h30 pour une rencontre sur l’éducation bienveillante. Interview.

 

Qu’est-ce que l’éducation bienveillante ou positive ?

Gilles Valet : L’idée est de replacer l’enfant et son comportement au centre du dispositif éducatif. Il faut s’adapter à l’enfant et notamment à son âge de développement. L’efficacité et la pertinence de cette éducation ont été confortées par les progrès de la neurobiologie. Il a notamment été observé qu’un enfant encouragé, stimulé par des paroles positives, développe davantage les zones du cerveau responsables des émotions comme l’hypothalamus et l’amygdale. À l’inverse, les études sur le stress ont montré que des paroles péjoratives ou des châtiments corporels stimulent la sécrétion de cortisol, l’hormone du stress, et ont des effets négatifs sur le cortex préfrontal très impliqué dans le relationnel. Le comportement parental a ainsi une grande influence sur le développement cognitif de l’enfant, autrement dit l’évolution de grandes fonctions comme l’intelligence, la mémoire, le langage, etc.

Doit-on bannir les interdits ?

L’éducation bienveillante ne veut donc pas dire que nous devons laisser tout faire à l’enfant, renoncer aux interdits. Nous essayons plutôt de placer ces interdits comme des règles de vie, des valeurs à respecter. Un exemple : il est interdit de courir à la piscine parce que cela porte atteinte à la valeur « santé ». Le parent explique alors la règle à son enfant pour que ce dernier en devienne l’acteur ; cela le responsabilise. S’il se met quand même à courir, je conseille au parent de redonner la consigne une fois : « À la piscine on ne court pas. Soit tu respectes cette règle soit, si tu veux vraiment courir, on s’en va. » Et si l’enfant n’obéit toujours pas, il faut partir. C’est un point important : si l’on pose une sanction, on doit l’appliquer.

D’autres exemples d’éducation positive ?

  • Formuler de manière encourageante plutôt que négative. « Soit tu veux jouer et tu respectes la consigne, soit tu n’arrives pas à la respecter et on ne joue pas. »
  • Vers 2-3 ans, l’enfant a besoin d’affirmer sa personnalité, il dit très souvent « non ». L’une des solutions est de lui laisser le choix entre deux propositions que vous avez choisissez. Au lieu de lui dire « mets ton pantalon », lui proposer « Tu préfères mettre ton pantalon bleu ou le rouge ? ».
  • L’enfant ne retient pas la négation dans une phrase, mais entend le verbe ou le mot clé prononcé. Ainsi, au lieu de dire « Ne crie pas », dites plutôt « Parle doucement ».

Comment agir face à un enfant qui fait un caprice ?

Deux solutions plutôt que de s’énerver et de crier à son tour. Premièrement, la diversion (on lui propose autre chose) ; deuxièmement, l’apaisement (on essaie de le calmer). Et puis, on prend le temps d’expliquer. La diversion et l’apaisement font partie des outils qui aident l’enfant à gérer la frustration. Des outils qu’il pourra utiliser plus tard. Autre point essentiel : l’un des facteurs de développement de l’enfant est l’imitation. Si l’on veut que son enfant apprenne à gérer ses propres émotions, ce n’est pas en nous énervant qu’on y arrive. On ne calme pas une émotion avec la même émotion plus forte. C’est comme vouloir élever son enfant dans la politesse tout en ne disant jamais soi-même « merci » ou « s’il te plaît », ça ne fonctionne pas.

Un dernier mot…

L’idée de cette éducation n’est pas d’opposer les bons aux mauvais parents. Il est simplement intéressant de prendre conscience que certains principes éducatifs ne fonctionnent pas bien et qu’il est possible de les troquer contre des principes qui font leur preuve, qui sont positifs pour l’enfant. Alors si vous êtes parents, essayez !

Pour tout savoir sur l’Éducation bienveillante, rendez-vous vendredi 6 avril à 18h30, médiathèque municipale La Navette (5 rue Michelet).
Entrée gratuite. Rés. au 02 35 77 73 00.

 

 

*Psychiatre et pédopsychiatre, Gilles-Marie Valet dirige un centre médico-psychologique pour enfants et adolescents dans le sud de Paris et exerce en libéral. Il a notamment publié Les 101 règles de l’éducation bienveillante (éd. Larousse, 2016).

 

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